Unilever est l’un des leaders mondiaux sur le marché des produits de grande consommation : l’entreprise produit et vend près de 400 marques dans plus de 190 pays. Récemment, elle a dévoilé ses nouvelles nano-usines tenant dans des containers maritimes qui lui permettra de produire partout dans le monde. Conçu pour fabriquer de petits lots de produits avec des matériaux locaux, le géant des biens de consommation espère que les nouvelles usines pourront réduire leur empreinte en leur permettant de fabriquer des produits plus près de la source.
À l’intérieur d’un container de 40 pieds garé dans la ville néerlandaise de Wageningen, la base mondiale des activités d’Unilever dans le domaine de l’alimentation et des rafraîchissements, il y aura bientôt une chaîne de production pleinement opérationnelle. En fabriquant le produit dans un espace réduit, l’entreprise espère réduire son empreinte carbone, produire moins de déchets et, à terme, pouvoir expédier ces nano-usines vers de nouveaux endroits dans le monde afin qu’elles puissent tirer parti du savoir-faire local.
Unilever possède déjà plus de 300 usines dans le monde entier, mais il s’agit de grandes installations conçues pour produire des quantités massives. Parfois, la société doit fabriquer des lots plus petits pour des articles de saison ou lors de l’essai d’un nouveau produit, explique Olivera Trifunovic, responsable de l’ingénierie chez Unilever et chef de projet de l’usine de voyage. « Il n’est pas commercialement viable d’utiliser une chaîne de production de masse et cela finit par créer beaucoup de déchets », dit-elle. « Il y a aussi des moments où nous devons répondre rapidement à un changement de la demande sur les marchés locaux, que ce soit pour augmenter ou diminuer la production. Là encore, lorsque vous avez opté pour la production de masse, il n’est pas facile d’augmenter ou de diminuer la production ».
L’idée de l’usine de voyage est venue de deux ingénieurs afin de réduire les déchets – tant matériels qu’énergétiques – qui accompagnent la production de masse. Sa première utilisation sera de fabriquer du bouillon liquide pour Unilever Food Solutions, la branche de la société spécialisée dans les services alimentaires. Si l’usine de conteneurs maritimes des Pays-Bas est couronnée de succès, la société envisagera d’installer des containers maritimes dans d’autres usines alimentaires d’Unilever et d’étendre éventuellement leurs capacités de production pour fabriquer de la mayonnaise, du ketchup et de la glace.
Ces nano-usines n’atteindront jamais les niveaux de production des grandes usines d’Unilever, et c’est bien là le problème. Au lieu d’avoir quelques grandes usines qui doivent produire des tonnes de produits ou qui ont besoin d’ingrédients à expédier de loin, Unilever envisage de déployer ces petites usines partout et à tout moment où elles sont nécessaires. « Elles offrent une nouvelle méthode de fabrication passionnante », déclare M. Trifunovic. « Une façon qui est moins gaspilleuse, qui favorise l’économie locale et qui réduit le gaspillage de nourriture et de combustibles fossiles ».